samedi 17 octobre 2009

Moi en compote à ramasser à la petite cuillère

Parfois l'enseignement est une activité terriblement éprouvante, physiquement.

Eh, oui! A première vue, on n'a pas l'air de se dépenser beaucoup, quand on est prof: on cause, on se promène gentiment entre les rangs. Et pourtant, il m'est arrivé plus d'une fois de finir une journée de cours complètement vidée, sans aucune force, comme si j'avais passé la journée à charger du charbon. Comment en arrive-t-on là?

Quand on fait un cours, il faut beaucoup d'énergie pour créer et maintenir une présence, pour pourvoir exister même pour les quelques élèves perdus au fond de la classe. Cet effort est invisible mais il est bien réel. Celui qui a déjà fait un cours en essayant de tenir la classe, le sait.

Quand votre public est suffisamment réceptif, quand il accepte de vous suivre, il vous faut juste un minimum d'énergie pour donner aux élèves l'impulsion nécessaire. Mais quand, au contraire, pour une raison ou une autre, la classe est ailleurs, elle ne veut pas savoir ce qu'on lui raconte, elle se transforme en une masse inerte et sourde, impossible à bouger. C'est là que le prof perd toute son énergie!

Vendredi dernier, j'en ai eu une n-ème illustration. Rien de plus difficile qu'une classe d'élèves fatigués par une journée chargée, à la fin d'une semaine bien remplie. Malgré la bonne humeur générale dans le groupe, l'épuisement et le relâchement général était bien perceptible. Et il fallait pourtant bien qu'on arrive à travailler encore 1h30 et sur des sujets pas très faciles. Au milieu de la séance je me suis même demandé si j'allais moi même tenir jusqu'au bout: je sentais mes forces m'abandonner littéralement.

On s'en est sorti tout de même, les élèves et moi. Mais il m'a fallu un week-end entier pour m'en remettre. Et c'est reparti pour un tour!

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