En ce moment, je passe mes semaines en immersion totale dans les eaux profondes de l'océan Du Boulot. Je remonte à la surface le week-end, le temps de refaire des provisions, payer des factures, soigner mon jardin et voir comment va le monde.
Une brève escale dans le jardin, le dimanche dernier (déjà novembre!?!) m'a apporté une grande bouffée d'air frais. Le temps de ramasser quelques feuilles mortes, sentir la terre sur mes doigts, regarder s'endormir mes arbres.
Quant aux nouvelles du monde, elles me donnent plutôt envie de replonger. Voilà qu'on nous ressort des placards le débat sur l'identité nationale. Facile! Pour ne pas poser et chercher à résoudre rationnellement le vrai problème, celui de la régulation de l'immigration, un facteur de développement économique et démographique incontournable, on vire (machines toutes!) dans la psychose nationale identitaire. Et comme personne n'est capable visiblement de dire au peuple ce que c'est que d'être un bon français, on se contente de stipuler ce qu'est de ne pas l'être. Et voilà que la réponse devient facile et compréhensible pour tout un chacun: "JE suis français parce que LUI, l'Autre, ne l'est pas!". Oui, oui, toujours la même sauce, on a déjà vu ça chez les psys: l'affirmation de soi par l'abaissement de l'autre, et tralala. Il n'y a vraiment pas autre chose dans les idées?
Je zappe: l'Europe fête les 20 ans de la chute du mur de Berlin. Et voilà que Le Monde se demande très sérieusement si, oui ou non, notre président de la République a été à Berlin le jour J à l'heure H. Ah bon? Parce que cela est sensé avoir eu une influence déterminante sur le cours de l'Histoire? Et pendant ce temps ça pleut des commentaires et souvenirs de tout genre. Ceux qui m'étonnent le plus, ce sont ceux qui disent : "Certes, la population de l'est a gagné en liberté de parole et de pensée, mais ils ont retrouvé le chômage et la pauvreté qu'ils ne connaissaient pas sous le régime communiste. Ils avaient tous un emploi, un logement gratuit etc. ". Non, mais je rêve?! Un logement, gratuit? Ah oui, dans les foyers d'ouvriers: trois familles dans la même pièce, et commodités au fond du couloir, l'eau chaude le dimanche, s'il fait beau. Et on payait le loyer aussi! Et on ne pouvait pas choisir où on allait habiter, pas moyen de changer d'adresse. La famille s'agrandit? On s'entasse! On ne connaissait pas la pauvreté? Et encore comment! Mais bien sûr qu'il y avait des pauvres et des moins pauvres. Les riches, c'est vrai, il n'y en avait pas beaucoup. Parce qu'on croit qu'un peuple qui vit avec la nourriture rationnée (beurre, farine, viande, sucre, céréales) n'est pas pauvre? Non, ce n'était pas le paradis de partage de richesses et des fruits du travail qu'il y avait derrière ce mur. Ce sont des pays ruinés par des années de course à l'armement et sous perfusion de propagande qui ont enfin ouvert les yeux sur le monde qui les entoure. Ont ils pour autant retrouvé la liberté?
Bon, je sens qu'il veut mieux que je replonge, finalement. Allez, immersion immédiate et avec la musique! "We all live in a Yellow Submarine!"
Merci pour ce petit rappel sur l'époque communiste !
RépondreSupprimerDe rien!
RépondreSupprimerJ'ai connu surtout les années du marasme, la décomposition jusqu'à la chute de l'URSS. C'est vrai que mes souvenirs ne me laissent aucune nostalgie! Je comprends tout de même ceux qui, là bas, sont encore nostalgiques du "bon vieux temps". Ils étaient jeunes et surtout ils ont grandi sous la propagande, dont le point essentiel était "le bien commun". Le bien commun était la valeur suprême, qui prévalait largement le bien-être individuel. Cela explique, à mon avis, en partie le phénomène : même ceux qui ont eu une vie très difficile considèrent que c'était mieux ainsi.
Ce que je ne comprends vraiment pas, c'est comment peut il y avoir des nostalgiques de l'URSS en France? Et pourquoi?
Un jour, sur ces pages, je reviendrais peut être sur quelques souvenirs que je garde de cet autre monde.