samedi 21 novembre 2009

On ne choisit pas d'être au chômage

Lundi dernier un reportage sur France Info a attiré mon attention. On parlait de la reconduite de la prime de Noël cette année. Cette prime est versée depuis 1998 aux chômeurs bénéficiant du RSA et d'autres allocations. Dans le reportage on entendait la réaction d'un responsable d'un association de chômeurs (malheureusement, je n'ai pas retenu, laquelle ). Le brave homme disait que c'était déjà bien à prendre, les 152 euros de la prime, mais qu'il fallait surtout revaloriser toutes les allocations de chômage, pour que les chômeurs puissent vivre décemment. Et il ajoutait ensuite que la prime, ils la réclamaient à 500 euros. Et, en guise de justification ultime de son propos il a dit: "Parce qu'on ne choisit pas d'être au chômage". C'est justement cette phrase qui m'a donné envie de réagir.

Tout d'abord, parce que ce n'est déjà pas vrai: dans certains cas, rester au chômage peut devenir un choix. Certes c'est un choix du moindre mal, par rapport à un travail si mal payé que même les maigres allocations de chômage permettent de mieux survivre à la famille. Mais si on revalorise sans cesse les allocations, sans réformer véritablement le marché du travail, si les allocations de chômage permettent de vivre décemment, alors que le travail ne le permet plus, le chômage risque de devenir un choix, un vrai choix de facilité.

C'est pourquoi il me semble inutile et injuste de dépenser autant d'efforts et de moyens à lutter pour une revalorisation des allocations de chômage sans une réflexion approfondie sur les conditions de recherche et d'obtention d'un emploi.

En France, on a l'impression que les syndicats vivent dans leur bulle complètement déconnectés des besoins réels: ils continuent à lutter pour les mesures de maintient des emplois en ignorant l'impasse dans laquelle se trouve le marché du travail. L'esprit qui domine les discours est celui d'il y a trente ans, quand on faisait le même travail pendant toute sa vie. Tout le système français de législation de travail est bâti sur le principe de protection maximale de ceux qui ont un emploi, au détriment de ceux qui en cherchent un. Perdre un travail est une catastrophe car, tout le monde le sait, il est très difficile d'en trouver un, de changer de voie, de refaire une autre carrière.

A mon avis, si on ne veut pas que le chômage devienne un choix, il est important de redonner de la valeur au travail et d'assouplir le marché de l'emploi en France.

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