jeudi 24 septembre 2009

Une journée pour refuser l'échec scolaire

En allumant ma radio hier après-midi, j'ai appris que c'était la deuxième journée de refus de l'échec scolaire. Et voici France Info qui nous livre un reportage poignant sur la question.

Parfois, comme AsTeR, je me dis que je ferais mieux de ne plus écouter ma radio, surtout France Info. Parfois, je me dis aussi que je devrais mieux suivre mes propres conseils... Et pourtant...

Me voilà à l'écoute d'un entretien au sujet d'une étude réalisée par Trajectoires – Groupe Reflex sur le vécu quotidien des élèves de primaire et collège. L'invité explique à la demande du journaliste que l'enquête a été réalisée par les étudiants bénévoles de l'association AFEV qui intervient auprès des familles dans "les quartiers". Tout au long de l'entretien le journaliste revient alors sur "les cités", "les quartiers difficiles", "les familles défavorisées". Histoire de rassurer par petit rappels subliminaux les auditeurs: l'échec scolaire, ça arrive surtout quand on est pauvre et qu'on habite dans une cité. Nous voilà donc tranquilles, ouf.

Et ça dure, ça dure... L'échec scolaire c'est quand on peur d'aller à l'école. Et pour preuve: France Info est allé interroger des enfants dans un collège, pourtant labéllisé d'un label très important. Le journaliste nous invite à écouter les témoignages. Et les gamins de 6-ème qui nous expliquent qu'ils sont désorientés dans ce monde nouveau, que c'était pas comme ça au primaire: il faut changer de salle entre les leçons, il y a plusieurs professeurs, ils n'osent pas leur demander de l'aide. Déchirant! Quand je pense qu'un jour il va falloir envoyer mes propres enfants, mes chéris, dans cet univers qui fait si peur! Je sens presque une larme qui se cache déjà dans le coin de l'oeil. Mais j'attends toujours qu'ils commencent à parler vraiment de l'échec scolaire. J'attends toujours...

Et pourtant les questions ne manquent pas!
  • Quelle est réellement l'influence du milieu familial? On devine, certes, qu'elle est importante. Mais que peut faire l'école face à une telle inégalité sociale? Peut on traiter de façon égale les enfants qui vivent dans le monde où ils ne sont pas égaux? Est ce que le principe d'égalité de traitement à l'école est un bon principe?
  • Et pourquoi ne parle-t-on pas des enfants qui vivent dans les cités, dans les familles pauvres et qui s'en sortent malgré tout? Comment font-ils? Grâce à leurs profs? A leurs parents? A leur propre volonté?
  • Quel est le rôle des officines privées d'aide scolaire? Comme par hasard, on retrouve un peu partout des réactions vives à la pub d'Acadomia : "Bachelier ou remboursé". Une très bonne analyse à lire sur ce sujet chez Le privilégié.
  • On associe souvent l'échec aux problèmes de lecture. Un sujet de débats permanents! Mais à quoi sont dus ces problèmes? La faute aux profs? A la méthode? Et que dire des enfants qui lisent bien, mais qui se retrouvent cancres quand même?
Bref, l'échec à l'école est un phénomène complexe, qui des causes mal connues, mal expliquées. Il m'a paru presque vexant d'entendre parler d'un collège qui expérimente un système où chaque classe de 6-ème a sa propre salle à l'occasion d'une journée de refus de l'échec scolaire. C'est se moquer de ceux qui le vivent, de leur malheur.

Pour ma part, j'ai lu cet été un très bon livre sur le sujet que je conseille à tout le monde, profs, élèves, parents: "Le chagrin d'école" de Daniel Pennac.

Et pour ceux qui ont peur de la 6-ème, une (re)lecture de l'"Idée du Siècle" du même auteur ferait le plus grand bien;-)

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