vendredi 15 mai 2009

Chroniques d'une aventure immobilière en pleine crise. A qui profite la crise?

Et voilà, passé l'épisode de quarantaine médiatique suite à une infection grippale psychosomatique mondiale, c'est reparti pour un tour sur La Crise! 

A tel point que la crise est devenue prétexte à tout.  Prétexte commode pour refuser du boulot aux jeunes.  Prétexte à séquestrer des gens à la chaîne. Prétexte surtout à la bêtise impunie! 

Il se trouve que nous avons une maison à vendre. Eh, oui, je sais,  en pleine crise! Qu'est ce qui nous a pris de décrocher un boulot intéressant et de déménager juste avant que "THE BIG CRISE" arrive? 

Comme le malheur n'arrive pas seul, voilà qu'un problème survient sur le système de chauffage pendant les fortes gelées de l'hiver dernier. Pas facile d'organiser les réparations quand on est à 400 km. Mais bon, on décroche le téléphone et on contacte les entreprises spécialisées. 

Tiens, il parait que le bâtiment est l'un des secteurs les plus touchés par La Crise. Ils n'ont pas de boulot! C'est dur pour les artisans du bâtiment! Les clients particuliers n'ont plus d'argent non plus. Ils préfèrent rafistoler leurs tuyaux crevés eux mêmes! Et voilà qu'un pigeon les appelle: il a besoin d'un devis de réparation de son système de chauffage. Que croyez vous qu'ils font? Cela fait un mois que nous attendons qu'un plombier de l'entreprise en question passe dans  notre maison! C'est la crise, évidemment! Ils sont débordés à force de se lamenter et pleurnicher et demander des aides à l'état!

Pendant ce temps, notre aventure immobilière continue, malgré La Crise!

Bien sûr, les fuites d'eau n'ont pas embelli la maison. Voilà que notre agent immobilier, en charge de la vente, nous appelle. Il vient de faire visiter la maison (une visite en deux mois)  au vétérinaire du coin qui apprécie son emplacement, bien en vue. Seulement le vétérinaire a trouvé le prix bien élevé pour construire sa clinique à la place! Crotte de puce! Je rappelle à l'agent  que nous ne vendons pas une baraque à casser, mais une maison  entièrement rénovée il y a à peine trois ans, qui a un certain cachet et qu'il n'est pas question de la vendre à quelqu'un  qui va la raser pour faire une clinique en béton à la place!  

"Oui, oui" me dit l'agent. Et il enchaîne : "Je pense que tant que vous n'avez pas fait nettoyer les dégâts des eaux, il est préférable de ne pas faire visiter votre maison. Ça vous fera perdre des clients, vous comprenez." Alors là, je n'ai pas compris du tout. J'aimerais qu'on m'explique comme cet agent compte me faire gagner des clients s'il ne fait pas de visites du tout? Il m'explique: "Quand la maison est impeccable, cela donne une bonne impression. Mais quand on voit les saletés, le client se méfie". Alors je commence à comprendre: "Quand la maison est impeccable, lui, l'agent, n'a rien à faire. Il amène le client. Et il empoche le chèque des commissions. Pas besoin de réfléchir pour trouver des arguments, défendre les intérêts du vendeur qui lui a confié la vente, expliquer, rassurer l'acheteur, inciter  et animer les négociations, conseiller les deux cotés. Bref, la vie en rose!".  

Secteur en crise, dites vous? Je crois que certains ne l'ont même pas remarqué!

2 commentaires:

  1. La crise est une bien belle excuse pour beaucoup de monde, c'est le contre-argument branché du moment. C'est presque devenu un phénomène de mode si on regarde bien les campagne publicitaire et les attitudes qui ont émergées.

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  2. Je suis d'accord avec toi. Bientôt, ce sera du mauvais goût de dire qu'on est débordé de boulot! Mais bon, il y a vraiment des gens qui la payent cher, cette crise. Seulement, une fois de plus, ce ne sont pas ceux qui le mériteraient.

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