Depuis la fermeture du sommet de Copenhague on n'entend que des pleurs et des lamentations, des cris de déception : le sommet tant attendu sur le climat, réunissant les représentants de 192 pays de la planète s'est terminé sans prise de décisions ni signature d'accord. Pendant que des écolos de tout bord versent leurs larmes de crocodiles dans les flots médiatiques, on assiste à une bataille mondiale de boulets rouges diplomatiques : "C'est de ta faute!".
Et si on imaginait le "happy end" du sommet de Copenhague? L'accord de lutte commune contre le réchauffement planétaire serait signé. Ce n'était pourtant pas si complqué:
- Les pays industrialisés s'engageraient à réduire leurs émissions de CO² et à garantir ainsi que la hausse des températures ne dépassera pas 2° d'ici 2050.
- les mêmes pays mettraient sur la table 100 milliards de dollars par an pour aider les pays pauvres à développer chez eux une croissance durable et à s'adapter aux changements s climatiques.
- Tout le monde serait d'accord pour lutter contre la déforestation, toujours à cause des émissions de CO² qu'elle provoque.
Ce n'était pourtant pas grand chose, comparé à l'ampleur réelle des problèmes soulevés par l'évolution du climat. Le document signé à la fin de la conférence ( résumé ici par Le Monde) c'est presque ça sauf qu'au lieu des engagements, il n'y a que des déclarations de bonnes intentions. Et ça change vraiment quelque chose?
Il y a tout de même plusieurs points dans cette histoire que je ne comprends pas.
Je ne comprends pas qu'on convoque une conférence mondiale sur le climat et qu'on ne fait que marchander sur les émissions des gaz à effet de serre. Tout d'abord parce que le CO² n'est pas polluant en soi, alors que
- les industries chimiques et agroalimentaires partout dans le monde produisent des rejets bien plus nocifs,
- que les décharges envahissent nos terres et les polluent,
- que les médicaments que nous consommons et que nous jetons se retrouvent dans l'eau des rivières,
- que la forte concentration des populations dans certaines zones, sans conditions décentes d'hygiène élémentaire et de traitement des eaux usées est une véritable menace.
Et ensuite parce qu'il me semble absurde de considérer que le seul facteur influant sur le climat terrien est l'activité humaine et en plus dans l'activité humaine tout se réduit aux gaz à effet de serre. C'est tout juste qu'on s'intéresse dans cette conférence à la question de déforestation, alors que l'agriculture intensive est en train de transformer des terres fertiles en poussière de façon irréversible, que le monde va bientôt manquer d'eau douce, que le détournement de rivières pour produire de l'énergie hydraulique (sans CO²!) cause des catastrophes écologiques, etc. Pense-t-on que tout cela ne fait pas partie du climat? Ou bien il y aura encore autant de négociations que de questions que nous pose la planète?
Je ne comprends pas comment on peut prétendre pouvoir garantir une hausse des températures de 2° ou de 1.5° ou de 3° d'ici 2050 alors qu'on ne peut même pas garantir un capital placé en banque. J'entends déjà les protestations: "Mais, voyons, la bourse c'est très complexe! on ne peut pas prévoir, c'est aléatoire! Nous ne contrôlons pas le marché!". Ah! Et on pense qu'on peut contrôler le climat? Avec nos pets de CO²? Seulement?
Je ne comprends pas en quoi le fait de financer généreusement des gouvernements corrompus et armés jusqu'aux dents de certains pays va aider leurs populations à survivre face aux changements du climat qui sont déjà là.
Enfin, je ne comprends vraiment pas pourquoi on attend tellement que ce Kyoto 2 soit signé. Ne sommes nous pas en train de nous faire endormir par la gentille berceuse écolo?
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