mercredi 24 juin 2009

Loi HADOPI: et maintenant, on fait quoi?

Je reconnais solennellement d'avoir lu soigneusement et des centaines de fois les notices légales qui s'affichent sur mon écran chaque fois que je m'apprête à regarder un DVD (même en toutes langues pour être sûre de ne rien rater!).
Oui, j'ai subi des centaines de fois la torture sonore et visuelle infligée par les mêmes DVDs sous forme d'un clip vidéo visant à montrer que pirater un DVD est aussi grave que de voler une vielle télé cathodique qui de toutes façons ne marche plus. J'en peux plus, je craque. J'avoue avoir prêté des DVDs et des CDs à mes amis et avoir ainsi enfreint à l'obligation d'usage dans le cercle familial et privé.

C'est sûr, ILS le savent déjà! ILS savent tout! Et ILS vont maintenant nous punir! ILS ont trouvé un truc encore plus fort que le clip vidéo! HADOPI! Pitié, pas ça! Je suis prête à regarder le clip trois fois par jour, s'il le faut!

Bon d'accord, je sais: TROP TARD! Mais je me pose tout de même une question. Qu'est ce qui va se passer concrètement?
Comme beaucoup de gens, j'utilise Internet pour mon travail, ma culture et pour communiquer avec mes proches. J'en ai rien à cirer de la musique MP3, j'aime mes CDs et mes DVDs (que j'achète!) et ma radio.

Et bien, maintenant, il va falloir s'habituer à l'idée qu'aux yeux de nos chères administrations qui veillent sur nous pour notre bien, je suis devenue encore plus dangereuse. En plus d'être potentiellement fraudeuse à la sécurité sociale, aux impôts, en tant d'entrepreneur indépendant, je suis maintenant potentiellement pirate numérique! Cela pourait faire une raison de plus de devoir se justifier alors qu'on n'a rien fait. Mais il y a tout même une différence. Pour les impôts ou la sécurité sociale on en reste aux affaires d'argent. On me demande des papiers à fournir. Je les fournie ou je paye. Mais personne ne me demande ce que je pense, ce que je lis, ce que j'écoute comme musique. Pour la loi HADOPI cela ne suffit pas! Pour me contrôler on irait jusqu'à l'instrusion dans ma vie privée en suveillant mes connexions sur Internet.

Il reste à espérer que HADOPI va s'étouffer dans ses propres contradictions et la totale impossibilité d'application. En voici une belle illustration, trouvée dans un article du Monde sur le piratage trop facile des réseaux Wi-Fi: une jolie application pour iPhone permettant de cracker les clés de sécurité des réseaux Wi-Fi.




Pas grave, on mettra des mouchards sur les téléphones portables aussi. Pratique: non seulement on saura tout de ce qu'ils font sur le Net, mais aussi on aura accès à toutes les communications. Bien sûr, uniquement s'il y a des soupçons quant à une éventuelle possibilité d'une quelconque forme d'atteinte aux droits d'auteurs.